La violence conjugale peut être identifiée par une série d’actes répétés, qui généralement augmentent en intensité et en fréquence. Ce processus est connu sous le nom de « cycle de la violence » : il se caractérise par une escalade des tensions, des abus, de la rationalisation, des réconciliations et des périodes d’accalmie (Pour plus d’informations sur le cycle de la violence, reportez vous à : Partie II : Le cycle de la violence).
Elle découle d’une inégalité entre les partenaires qui fait en sorte que l’un des deux domine, manipule et contrôle l’autre. Il est important de souligner le fait que n’importe qui peut être victime de violence conjugale, peu importe sa classe sociale, son âge, son sexe, son origine ou sa religion.
Les victimes de violence conjugale peuvent subir :
- De l’humiliation ;
- De l’isolement ;
- De l’harcèlement ;
- De l’intimidation ;
- Des menaces ;
- Du dénigrement ;
- De la violence physique et sexuelle ;
- Du chantage émotionnel ;
- Du contrôle financier.
Le partenaire violent peut aussi porter atteinte à l’indépendance de son partenaire en contrôlant son salaire et ses dépenses, et en espionnant ses activités journalières. Finalement, il faut garder à l’esprit que la domination d’un partenaire sur l’autre peut également atteindre un niveau psychologique, de telle sorte qu’il devient extrêmement difficile pour la victime de sortir de sa relation abusive.
Souvenez-vous : Même si un partenaire évoque des problèmes d’alcoolisme, de toxicomanie ou d’anxiété pour se justifier, ceux-ci NE PEUVENT PAS excuser sa conduite.
Violence verbale
C’est lorsque quelqu’un utilise ses mots pour agresser, ridiculiser, manipuler, dominer et/ou dégrader une autre personne. La violence verbale est un moyen de contrôler et de maintenir le pouvoir sur une autre personne. Cela peut être direct ou très subtil.
En voici quelques exemples :
- Crier ou élever la voix ;
- Blâmer la victime pour ses actes ;
- Insulter.
Violence psychologique
Cela consiste à utiliser la communication verbale et non verbale pour tenter de contrôler quelqu’un ou de lui nuire sur le plan émotionnel. Tout comme la violence verbale, la violence psychologique peut être subtile ou plus agressive.
Elle peut consister à :
- Isoler la personne par rapport à ses amis et à sa famille ;
- L’humilier, l’intimider ;
- Menacer la victime directement ou indirectement (par exemple, si un conjoint menace d’enlever ou de tuer vos enfants).
Violence sexuelle
Elle se caractérise par tout acte de nature sexuelle et non désiré par l’autre personne. L’absence de consentement peut se manifester en disant non, ou par tout acte de désaccord, comme repousser votre partenaire ou simplement montrer des signes d’inconfort. Le consentement peut également être retiré lorsqu’une personne change d’avis, par exemple, vous étiez en train de faire quelque chose au début et puis, vous changez d’avis.
Cela peut consister en :
- Des attouchements sexuels ou actes sexuels contraires à la volonté du partenaire ;
- L’exploitation d’un individu à des fins pornographiques ;
- Le harcèlement sexuel (dans un milieu de travail, à l’école ou dans la rue).
Gardez à l’esprit que le consentement doit TOUJOURS être obtenu sans l’usage de la force!
Violence physique
Il s’agit d’une personne qui utilise intentionnellement la force contre une autre pour lui causer, ou potentiellement lui causer, des dommages ou des blessures. Il est très fréquent que la violence physique s’accompagne de violence verbale, psychologique ou sexuelle.
Voici quelques exemples :
- Morsure ;
- Donner un coup de poing ;
- Pousser ;
- Frapper ;
- Gifler ;
- Coups de pied ;
- Séquestration ;
- Menaces avec une arme ;
- Menaces de mort ;
- Jeter des objets.
Violence économique
C’est le cas lorsqu’un partenaire limite l’accès aux actifs financiers afin de contrôler l’autre partenaire. Sans accès aux ressources financières, les possibilités de séparation de la personne victime peuvent sembler insurmontables. Ce moyen empêche la personne d’être financièrement indépendante.
Voici quelques exemples d’abus économiques :
- Empêcher ou fortement décourager son partenaire de travailler ;
- Contrôler les finances de son partenaire ;
- Confisquer le salaire ou la source de revenus du partenaire.
Violence spirituelle ou religieuse
Il y a abus spirituel lorsque quelqu’un utilise des croyances spirituelles ou religieuses pour vous blesser, vous effrayer ou vous contrôler. Il peut s’agir de forcer une personne à pratiquer une certaine religion ou de lui interdire de pratiquer la religion qu’elle souhaite. Il peut aussi s’agir d’abus administrés sous le couvert de la religion, y compris le harcèlement ou l’humiliation qui peuvent entraîner des traumatismes psychologiques.
L’abus spirituel ou religieux peut prendre de nombreuses formes, telles que :
- Menacer ou intimider son partenaire pour qu’il pratique ou ne pratique pas une religion ;
- Empêcher le partenaire de se rendre ou le forcer à se rendre dans une institution religieuse (église, mosquée, etc.) ;
- Dénigrer la religion de son partenaire ;
- Utiliser les écrits religieux ou les croyances pour vous humilier ou vous mettre dans l’embarras ;
- Contraindre à donner de l’argent ou d’autres ressources que vous ne souhaitiez pas donner ;
- Forcer à avoir des relations intimes ou sexuelles en se basant sur des écrits religieux ;
- Faire sentir contraint ou obligé à poser des actes contre votre volonté et utiliser la religion pour le justifier.
Une victime peut ressentir une grande variété d’émotions, voici un aperçu général de ce qu’elle pourrait ressentir :
- Elle ressent une peur constante à cause de son partenaire ;
- Elle ressent de la solitude, le découragement, la fatigue ;
- Elle peut se sentir découragée et ressentir de la confusion face aux actes de son partenaire ;
- Elle craint pour la sécurité de ses enfants.
- Il risque de souvent s’énerver pour de petits incidents.
- Il risque d’être extrêmement jaloux et de prétendre que sa jalousie est un signe d’amour.
- Il risque de vous isoler en dénigrant votre entourage afin que vous ne puissiez plus avoir de soutien social.
- Il risque d’avoir une vision stéréotypée des rôles des femmes et des hommes dans la société.
- Il risque de penser que la violence est une solution acceptable pour résoudre les conflits.
Les enfants exposés à la violence conjugale sont sujets à une grande instabilité émotionnelle. Les impacts de la violence conjugale sur les enfants varient selon le groupe d’âge.
Impacts sur les enfants en bas âge
- Ils pourraient être plus facilement effrayés et craintifs.
- Ils pourraient développer une mauvaise estime de soi, et des difficultés à se concentrer à l’école.
Impacts sur les adolescents
- Ils pourraient vivre de la dépression, de l’anxiété, et se tourner vers la consommation de drogues dans le but de ne pas faire face à leurs émotions.
Les enfants témoins de violence conjugale risquent de développer des mauvaises stratégies de résolution de conflits et de reproduire des attitudes violentes dans leurs relations futures. Il est toujours préférable d’éviter qu’un enfant soit exposé à la violence conjugale. Chaque enfant a une expérience différente en étant exposé à la violence conjugale, mais avec le soutien de sa famille, de ses amis et des travailleurs sociaux, l’enfant peut s’épanouir.